Le gouvernement a officialisé la dissolution des Soulèvements de la Terre. Le collectif rassemble depuis ces derniers mois des dizaines de milliers de personnes qui luttent contre l’accaparement des terres, de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2021, aux méga-bassines de Sainte Soline, à la construction de la ligne TGV Lyon-Turin plus récemment. Alors que la gauche dénonce une criminalisation du combat écologiste, la députée de la Somme, Barbara Pompili s’est dit « gênée » et opposée à la dissolution du mouvement sans en cautionner les méthodes.

Manifestation organisée par les SLT contre la LGV Lyon-Turin le week-end dernier. FB SLT

La dissolution des Soulèvements de la Terre fait suite aux propos de Gérald Darmanin en mars dernier. Le ministre de l’Intérieur avait accusé le collectif devant l’Assemblée nationale d’être un « groupuscule » responsable « d’envahissements d’entreprises » , « d’exactions fortes contre les forces de l’ordre » et « d’appels à l’insurrection.«  Une procédure avait été lancée et le collectif a été dissout lors du Conseil des ministres ce 21 juin.

La veille, 14 personnes proches du collectif ont été placées en garde à vue mardi dans le cadre d’une enquête concernant une action menée en décembre 2022 contre l’entreprise Lafarge de Bouc-Bel-Air , dans les Bouches-du-Rhône. « Cette opération policière de grande envergure – à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la Terre – est avant tout une opération d’intimidation contre le mouvement social dans son ensemble. » Une pression contre les manifestants et une criminalisation de leur action selon le collectif.

Si la députée de la Somme, Barbara Pompili s’est dit opposée à la dissolution du collectif, elle n’en cautionne pas les méthodes mais en frondeuse de la majorité, estime qu’il existe « suffisamment de lois pour gérer cette question sans passer par une dissolution. »

Suite à la volonté de dissolution du gouvernement, plusieurs rassemblements se sont tenus ce mercredi soir un peu partout en France.

Le collectif a dans la foulée annoncé un recours au Conseil d’Etat engageant ainsi un bras de fer avec le gouvernement qui peine de plus en plus à réagir face aux critiques de sa gestion des urgences environnementales.