Malgré sa volonté appuyée de présider l’Assemblée nationale, Barbara Pompili (LREM/Renaissance) manque une seconde fois le perchoir et n’a pas été choisie par son camp pour candidater à la présidence de l’Assemblée. C’est Yaël Braun-Pivet (LREM) qui prend la place de Richard Ferrand, battu aux élections législatives. Elle devient la première femme à présider l’Assemblée nationale.

Yaël Braun-Pivet, première présidente de l’Assemblée nationale. © Screen AN/LP

Yaël Braun-Pivet, a été élue par 242 voix sur 462 exprimées, présidente de l’Assemblée nationale, ce mardi 28 juin, à l’ouverture de cette XVIe législature. En macronie, sa nomination ne surprend personne tant la députée des Yvelines et éphémère ministre des Outre-mer (un mois et cinq jours) sous le tout récent gouvernement Borne, a peaufiné chaque détail pour mener à bien son élection. En décembre dernier, celle qui avait « toujours voté PS » avant de rejoindre les macronistes, livrait un rapport à la fondation Jean Jaurès, préfacé par Richard Ferrand. Elle y dressait alors « 25 propositions concrètes pour rééquilibrer les pouvoirs« .

Quand elle dirigeait la commission des lois, Yaël Braun-Pivet était plutôt appréciée par les oppositions qui vantaient régulièrement son sens du dialogue et de l’écoute. Mais suite à l’officialisation de sa candidature au détriment de Roland Lescure ou de Barbara Pompili, de nombreuses voix à gauche ont très vite rappelé sa participation à « l’enterrement » de l’affaire Benalla.

A l’été 2018, la commission d’enquête sur l’ex-collaborateur du président Alexandre Benalla, dont elle est co-rapporteuse, explose après le retrait de l’opposition. Plusieurs députés accusent Yaël Braun-Pivet de « protéger » l’Élysée. A l’époque le député, LFI, Alexis Corbière la qualifiait de « Benalla de l’Assemblée nationale ».  En effet, elle mettra prématurément un terme à la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla, une position qu’elle qualifiera quelques mois plus tard « d’intenable ».

Yaël Braun-Pivet avait aussi soutenu le passe vaccinal en janvier dernier, estimant que le dispositif permettrait d’« éviter des mesures beaucoup plus coercitives », comme « des confinements ciblés » ou « des couvre-feux ».

Son élection à ce poste clef de l’Assemblée nationale marque une innovation singulière alors que deux autres femmes Elisabeth Borne (LREM/Renaissance) et Aurore Bergé (LREM/Renaissance) sont à la tête du gouvernement et du groupe le plus important à l’Assemblée.