Le 17 décembre dernier, Yamina, une mère de famille de 33 ans aurait été victime d’insultes racistes et d’actes de violence de la part d’un vigile du supermarché Aldi, situé dans le quartier Marivaux, à Amiens.
D’après le témoignage de la victime, le vigile accusé a tenté de la séparer suite à une altercation avec d’autres clientes. Après avoir reçu un coup à la gorge et plusieurs insultes racistes, entourée de trois salariés de l’enseigne, elle reste partiellement inconsciente sur le parking du supermarché en attendant les secours. Suite à cet incident, Yamina s’en sort avec une Incapacité Temporaire de Travail (ITT) de 6 à 10 jours.
Une plainte contre X a été déposée et des dommages et intérêts ont été demandés au supermarché suite aux préjudices qu’a subi Yamina. Dans un courrier du 26 décembre dernier, l’avocat de la victime, Me Stéphane Diboundje, alertait l’enseigne sur le contexte de l’incident. La réponse du gérant ne s’est pas faite attendre: « Dès que nous avons pris connaissance de ce témoignage, nous avons diligenté une enquête en interne et auprès de la société qui emploie les vigiles chargés de la sécurité du magasin d’Amiens. »
Si le gérant, d’après sa réponse, semble avoir le pouvoir de diligenter « une enquête auprès de la société qui emploie » le vigile accusé, le magasin Aldi ne tient pas pour autant à endosser la responsabilité de l’entreprise de surveillance, alors en sous-traitance. Le gérant du supermarché rappelle:
Notre société n’emploie aucun vigile et à recours aux services de sociétés extérieures spécialisées […] Nos sous-traitants s’engagent contractuellement à exercer leur mission dans les règles de l’art […] dans la mesure où la personne mise en cause n’est pas un préposé de notre société, il ne nous est pas possible de réserver une suite favorable à votre demande
Une réponse que Me Diboundje analyse comme un échappement évidement à la demande de réparation des préjudices endurés par sa cliente, un positionnement difficilement acceptable selon lui:
On ne peut pas fermer les yeux parce que c’est un sous-traitant, la responsabilité n’échappe pas à l’entreprise qui sous-traite, c’est bien dans un magasin et sur le parking du supermarché Aldi que ma cliente s’est faite agresser.
Le gérant s’est par ailleurs engagé à agir auprès du sous-traitant si les faits étaient avérés, mais pour l’heure, la date du procès n’est pas encore connue et la victime épaulée par Sos Racisme et la Licra, partie civile dans cette affaire, restent dans l’attente.