[Amiens/rue Saint-Honoré] Suite aux explications de la direction de l’établissement de nuit, visé par une plainte des habitants pour le chahut causé dans la rue, Martine L., habitante du quartier fustige qu’Amiénois-e.fr « rapporte les propos [de la direction] sans broncher » : « C’est ça que votre journal soutient ! […] C’est ça les valeurs de la gauche maintenant ? C’est ça que la gauche veut offrir à la jeunesse amiénoise ? […] je reste choquée et c’est l’impression que donne votre article, que quelqu’un qui se revendique de gauche puisse défendre un patron de discothèque dont l’ambition première est de se faire de l’argent […] Bonne fin de nuit si vous arrivez à dormir sur vos deux oreilles!  » Explications.

Plusieurs riverains se plaignent de nuisances sonores et de problèmes de stationnement suite à la hausse de fréquentation du Coco Banana, rue Saint-Honoré, à Amiens.

Depuis sa réouverture au printemps 2023 en bar à thèmes, puis en établissement de nuit avec les autorisations municipales et préfectorales adéquates, le Coco Banana -victime de son succès dès la rentrée- agite les nuits de la jeunesse et celle du voisinage. Martine L. habite une maison proche du Coco Banana. Et ce dimanche, à 4h30 du matin, elle ne dormait toujours pas. En cause, « les nuisances dans mon habitation » provoquées par l’établissement de nuit où Kaaris prestait pour la première fois ce samedi 4 novembre.

« Trois camions de CRS rue Saint Honoré, un camion de CRS rue du Moulin pour protéger un gérant de discothèque qui accueille un rappeur poursuivi pour violences conjugales ! Et pourtant toujours autant de nuisances dans mon habitation ! je viens d’appeler la police ! » nous confie t-elle dans la nuit.

« Je viens de me rendre rue Saint Honoré. Les gens hurlent ! »

Mais pour Martine, pas question de trouver un espace adéquat face à la hausse de fréquentation; c’est toute l’activité qu’il faut interdire. « Qu’on utilise des locaux vacants pour créer un accueil de jour pour les personnes sans abri ou pour créer des places d’hébergement pour les enfants qui dorment dans la rue en ce moment, mille fois d’accord mais pour déplacer un gérant de discothèque qui connaissait bien la réglementation avant de s’installer, qui s’est assis dessus et qui vient pleurer maintenant sous couvert de « je m’occupe des jeunes », pour moi, c’est non ! Si s’occuper des jeunes, c’est contribuer à leur alcoolisation et les mettre en relation avec des rappeurs poursuivis pour des violences conjugales, il y a de mon point de vue, mieux à faire! »

En 2022, le rappeur a été visé par une plainte de son ex compagne Linda P. qui l’avait surpris avec une autre femme. Une seconde plainte, toujours dans ce contexte de séparation violente, a été déposée contre le rappeur qui est accusé par Linda P. « d’abandon de famille » ; d’après elle, il manquerait 7500 euros sur les 20 000 euros que doit verser Kaaris pour 9 mois à son ex-femme avec qui il a eu une fille. Le rappeur, lui, a porté plainte pour « dénonciation calomnieuse. »

« Nos trottoirs après la soirée en sont les témoins: c’est ça que la gauche veut offrir à la jeunesse amiénoise ? »

« Je tiens également à vous signaler que le comité de quartier Saint Honoré n’a pas été consulté comme il l’est avant toute implantation. J’ai alerté Monsieur Hallot directeur de Coco Banana des nuisances sonores qu’il générait dans mon habitation dès 2020. J’ai donc été surprise de le voir réapparaître en tant que directeur de Coco Banana alors que la société SJ dont il était actionnaire a fait l’objet d’une liquidation judiciaire pour insuffisance d’actif le 11/01/2022. Cela ne choque pas un homme de gauche ? » nous reproche Martine L.

« Il fut un temps où les valeurs de gauche était la lutte contre l’alcoolisation. Il s’agit, dixit les morceaux choisis que vous avez retenus pour l’interview, de permettre à tout le monde d’entrer au Coco Banana avec des tarifs défiant toute concurrence dans un lieu où l’on s’alcoolise. (NDLR, une déclaration qui assemble deux articles différents de présentation de la programmation artistique du lieu et un autre d’explication face au litige quant aux nuisances sonores sans quelconque promotion de boissons alcoolisées mais une information sur le coût de l’entrée comparé à d’autres établissements où des artistes se produisent)

« C’est ça que votre journal soutient ! Sans broncher, vous rapportez leurs propos »

« malgré les mécontents, l’établissement reste déterminé à se surpasser et à offrir « tout ça à la jeunesse amiénoise »! C’est ça les valeurs de la gauche maintenant ? C’est ça que la gauche veut offrir à la jeunesse amiénoise ? […] Décidément, nous n’avons pas les mêmes valeurs ! […] Vous leur laissez la parole sur la navette censée réglée les nuisances. Une navette de sept personnes pour aller chercher et ramener deux cents personnes ! Peut-être que la mairie d’Amiens dans sa grande générosité acceptera-t-elle d’interdire le stationnement devant les maisons amiénoises du quartier pour réserver les places aux clients du Coco Banana ? » ironise Martine.

« Une première pétition adressée en juin à la mairie et à la préfecture a réuni 41 signatures de riverains et de riveraines. Une autre pétition mise en ligne par une autre victime, vraie cette fois,(sic) a réuni plus de quatre cents signatures. » Et de conclure: « Sur leur site internet, ce jour, ils se vantent d’avoir obtenu « des hautes autorités préfectorales des effectifs de police supplémentaires pour veiller à la sécurité des clients et surtout des riverains ». Pour la venue de la Fouine, 80 % des effectifs de police avaient été mobilisés. Les femmes battues ont pu attendre un soutien des forces de l’ordre ce soir-là. » Un pourcentage qui dit toutefois peu de choses sur les forces de l’ordre disponibles, l’effectif habituel n’étant de surcroit pas au complet.

 

DT