La députée communiste des Hauts-de-Seine, Elsa Faucillon, reste critique face au divorce souhaité par le camp de Fabien Roussel qui a adopté une déclaration actant une prise de distance avec la NUPES, jugée trop centrée sur Jean-Luc Mélenchon. La semaine dernière, un courant minoritaire mais contestataire au PCF s’est formé. Et pour l’ « Alternative communiste » le message est clair: « briser la NUPES, c’est briser la gauche »

La députée communiste Elsa Faucillon et Olivier Faure, député et premier secrétaire du Parti Socialiste, à la Fête de l’Huma en septembre 2022. © CC MDelmestre

D’après la députée communiste, Elsa Faucillon, le divorce du PCF avec la NUPES inquiète et tombe mal: « il n’y a pas de bon moment pour briser l’unité, mais celui là est particulièrement mal choisi » relaie Mediapart.

Ce weekend le Parti communiste a acté une prise de distance avec la NUPES où Jean-Luc Mélenchon est jugé trop influent. Une partie très minoritaire au Parti communiste s’inquiète toutefois d’un divorce dissimulant des intérêts de petits boutiquiers qui ne prennent pas en compte la menace de l’extrême-droite : « Il y a une sous-estimation du danger fasciste par la direction nationale du PCF, qui est prête à sacrifier une potentielle victoire de la gauche pour une hypothétique remontée du résultat du parti«  précise Patrice Lecler, maire communiste de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) à l’origine du collectif,  l’ « Alternative communiste. »

Attaquant la NUPES: « c’est beau d’être membre d’un Parti comme le PCF où on a encore le droit de tout dire, même ses désaccords lorsque dans le même temps on caresse une organisation ou cette liberté n’existe pas sous peine d’être écarté, une organisation sans vote interne qui élit par cooptation » réagit Laurent Beuvain, conseiller départemental communiste de la Somme dans le secteur Amiens-Etouvie.

« C’est la faute à Mélenchon »

Une partie des socialistes et des écologistes semble également souhaiter des prises de distance avec la NUPES jugée trop centrée sur Jean-Luc Mélenchon qui n’est pourtant ni élu, ni président de la NUPES qui dans les faits, n’est pas très efficace à l’Assemblée.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste a annoncé un moratoire avec la NUPES ce mardi matin, sur France Inter, en fustigeant la « méthode Mélenchon » : « la stratégie posée par Jean-Luc Mélenchon de tout conflictualiser, de faire en sorte qu’à tout moment il y ait un clivage net » pose problème pour le socialiste. « Jean-Luc Mélenchon, qui a pourtant incarné il y a un an et demi nos espoirs collectifs, ne peut plus prétendre être celui qui incarne l’ensemble de la gauche et de l’écologie. » Olivier Faure également député de Seine-et-Marne, suggère « que tant que nous n’avons pas réussi à obtenir une clarification nous ne participerons plus aux travaux de l’intergroupes de la NUPES. »

Une déclaration « forte » pour l’un des porte-paroles et sénateur PS de la Somme, Rémi Cardon qui rappelait sur Twitter le point de vue de certains socialistes: « nous sommes en faveur d’une VIè République, pas d’un autre Jupiter […] Nous aspirons à l’unité de la gauche, qui doit être démocratique pour réussir. »

Un éclatement arbitraire des forces de gauche qui n’est pas fortuit à quelques mois des élections européennes de 2024. Une partie des représentants du PS, du PCF et des Ecologistes ont d’ores et déjà décidé de faire voler en éclats leur promesse d’union des dernières élections législatives, prétendant chacun dans leur coin, à une hégémonie à gauche.