Créée en avril dernier en réaction au projet Boréalia 2, l’association PATAT (Préservons l’Avenir des Terres Amiénoises pour Tou.te.s) a dépassé les 5200 euros de dons afin de financer son recours contre Amiens Métropole. L’agglomération a voté en juin dernier pour le maintien de ce projet qui devrait artificialiser plus de 60 hectares de terres agricoles, à l’ouest d’Amiens. 

Manu, habitant de Renancourt et opposant à Boréalia, témoignant de ses craintes au début de l’été auprès de l’association face à un projet de bétonisation qu’il juge révoltant. © Clément Foucard

Pour Yveline, habitante du quartier, cette artificialisation peut créer d’importantes nuisances pour les riverains. L’imperméabilisation des sols pourrait causer des inondations : « C’est-à-dire que si on bétonne tout, lorsqu’il y aura des inondations, ça va inonder nos caves, nos sous-sols » témoigne t-elle auprès de l’association. Soucieuse de préserver son « petit coin de paradis« ,  Yveline perçoit cette Zone Aménagement Concerté d’un bien mauvais œil; pour la riveraine, Boréalia est un danger pour la biodiversité.

Le projet qui devrait s’étendre sur soixante deux hectares avait cependant pris, lors du vote en Conseil d’agglomération, quelques engagements afin d’être plus respectueux de l’environnement. Des engagements de la part du président d’Amiens Métropole, Alain Gest (LR), restés flous et qui n’ont, pour l’heure, pas fait l’objet d’une charte établie.

Au milieu de l’été, Bruno Bienaimé (LREM), adjoint délégué à la Nature et à la promotion du vélo, proposait même la création d’un « bassin d’emplois verts », un pôle d’entreprises spécialisées dans la transition écologique.

Autant de tâtonnements qui inquiètent riverain-es et militant-es écologistes vent debout contre ce projet vieux de trente ans.

Ca c’était la politique d’avant, maintenant ça craint.

Manu, riverain de Renancourt en lutte contre la ZAC Boréalia

Manu, habitant également le quartier de Renancourt, à l’ouest d’Amiens, fustige de son côté un projet dépassé. « Ce genre de projet me révolte ! J’ai des enfants qui deviennent grands et puis là, on est quand même conscient du dérèglement climatique et l’artificialisation des sols n’est plus du tout au gout du jour. Ca c’était la politique d’avant, maintenant ça craint. »

Alors que le gouvernement poussait il y a peu les collectivités à réinvestir les friches industrielles, le projet semble pour de nombreux militant-es à contre-courant.

Dépassant les 200 adhérent-es l’association PATAT compte bien stopper ce projet. Elle a réuni depuis le lancement de son appel à participation, plus de 5200 euros. La cagnotte sera utilisée pour payer les frais de justice inhérents au dépôt d’un recours contre Amiens Métropole. Mais l’association ne veut pas s’arrêter là et mise sur un total de 12 000 euros de dons afin de proposer un projet alternatif à la ZAC Boréalia, s’appuyant cette fois sur « l’intelligence collective » .

Une contre-attaque en justice, l’appel aux dons de l’association >>>