« Qu’on le veuille ou non, la chasse n’est pas un loisir comme un autre » : les élu-es écologistes de la région des Hauts-de-France réagissent suite aux incidents survenus à l’école des Violettes, à Amiens, forçant l’équipe éducative à mettre les enfants à l’abri suite à la présence de chausseurs aux abords de l’école. En fin de semaine, la maire a réagi et a formulé un arrêté interdisant la chasse à moins de 150 mètres des habitations et des lieux recevant du public.

Ce mardi, à quelques mètres de l’école des Violettes, dans le quartier Québec au sud d’Amiens, plusieurs coups de feu ont été entendus par des écoliers provoquant leur mise à l’abri et l’intervention des forces de l’ordre. « Une surréaction » selon les chasseurs. ©Photo d’illustration /DR

« La saison de chasse a repris depuis un bon mois dans les Hauts de France et déjà, deux faits divers nous rappellent que ce “loisir” peut être dangereux et créée de l’insécurité » déplore Alexandre Cousin, élu du Pas-de-Calais et membre de la Commission environnement des Hauts-de-France.

En effet, le samedi 1er octobre à Annequin un chasseur de 16 ans a blessé un adolescent de 13 ans qui accompagnait la chasse en tirant un canard puis a pris la fuite. Ce mardi 18 octobre vers 10h30, alors que des chasseurs traquaient le gibier dans un champ à proximité immédiate d’une école d’Amiens, les enseignant-es ont dû mettre les enfants à l’abri. Des faits-divers qui font écho à d’autres sur le territoire comme en Bretagne où un homme aurait tué accidentellement sa femme qui l’accompagnait.

L’an dernier, en Suisse, la photo d’un Braque de Weimar sans laisse rapportant un faon mort avait suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. Un tollé relayé largement par les médias spécialisés. © Photo d’illustration /DR/Le Chasseur Français/Chasse passion

« Dans un contexte où la faune sauvage a été fortement éprouvée par la sécheresse de cet été et alors même que les périodes de chasse de certains gros gibiers comme le chevreuil dans le Pas-de-Calais ont été quasiment multipliées par 2 par autorisation préfectorale et dans une région où la cohabitation de la chasse avec des territoires denses et urbains crée régulièrement des situations de péril et de danger, où certaines chasses cruelles telles que la chasse à courre et la vénerie du blaireau sont particulièrement pratiquées« , les élu-es écologistes reprochent à Xavier Bertrand (ex LR/Nous France) les « moyens disproportionnés » octroyés aux fédérations de chasses.

La Région des Hauts de France, depuis l’élection de Xavier Bertrand, a offert un blanc-seing aux fédérations de chasse avec des moyens disproportionnés

Alexandre Cousin (EELV), élu du Pas-de-Calais en HDF

Les élu-es écologistes des Hauts de France demandent pour la protection des populations de la région, de la faune et des espaces naturels « le partage de l’espace public de nature notamment par l’interdiction de la chasse le week-end et durant les vacances scolaires » précise Alexandre Cousin, avant de poursuivre: « Par des arrêtés préfectoraux ou municipaux la création de zones de protection interdites aux armes à feu autour des lieux de nature fréquentés par les familles, les sportifs, les randonneurs… »

Dans les Hauts-de-France les fédérations de chasseurs déclarent environ 110 000 chasseurs dont 34 000 dans le Pas-de-Calais ou 21 000 dans la Somme.

L’élu à la commission environnement au conseil régional attend de Xavier Bertrand « la garantie absolue que les écoles soient préservées de possibles tirs et de scènes de violences sur les animaux » mais aussi « l’abandon des chasses cruelles et anachroniques comme la chasse à courre et la vénerie » consistant à poursuivre un animal avec une meute de chiens.

La Préfecture du Pas-de-Calais reçoit 376 avis dont 374 défavorables et autorise tout de même la prolongation de la chasse

Alexandre Cousin (EELV), élu du Pas-de-Calais en HDF

Des demandes pourtant déjà exprimées selon l’élu qui déplore le mépris des préfectures face à l’avis des populations, plus promptes, selon lui, à écouter le lobby des chasseurs: « la Préfecture du Pas-de-Calais reçoit 376 avis dont 374 défavorables et autorise tout de même la prolongation de la chasse » rappelle t-il dans un communiqué ce jeudi, signé par les écologistes de la région dont Karima Delli, Marine Tondelier, Thomas Hutin ou bien encore Benjamin Lucas.