Alors que le gouvernement songe à protéger les promeneurs du dimanche, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, s’est exprimé ce mardi sur l’interdiction de la chasse le dimanche après-midi,  alors que les écologistes de la région demandaient son interdiction pure et stricte plusieurs jours par semaine suite à l’incident de l’école des Violettes à Amiens.

Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, et le président de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand lors de l’assemblée générale de la fédération de la Somme, en 2018. Capture d’écran vidéo Conseil régional des Hauts de France. DR Médiacités

« L’interdiction de chasser le dimanche après-midi remettrait en cause les libertés individuelles et culturelles de millions de Français. Ce serait inacceptable. La liberté doit rester la règle. Continuons le dialogue entre tous les usagers de la nature » ; ces quelques mots de Xavier Bertrand sonnent creux et ont suscité l’indignation parmi les défenseurs de la biodiversité et des libertés.

Alors que les chasseurs ne représentent qu’uniquement quelque 120 000 individus dans les Hauts-de-France sur plus de 6 millions d’habitant-es, Xavier Bertrand choisit le crédo traditionnaliste au détriment de la sécurité des citoyen-nes, par « électoralisme » pour certains, par pure « démagogie ou lâcheté » pour d’autres.

Le gouvernement travaille sur de nouvelles pistes pour limiter les effets néfastes sur les libertés individuelles de chaque usager de la nature; selon lui, interdire la chasse le dimanche après-midi permettrait de mieux protéger les promeneurs, alors que plusieurs accidents ont eu lieu ces dernières semaines.

Pour sécuriser la pratique, le gouvernement envisage également de mettre en place un délit d’alcoolémie avec la même limite qu’au volant, soit 0,5 grammes par litre de sang ; ou encore d’interdire aux chasseurs de tirer sur les côtés, dans un rayon de 30 degrés, afin de ne pas mettre en danger leurs partenaires de chasse  car 95% des accidents ont lieu entre chasseurs.

La secrétaire d’Etat à l’écologie, Bérangère Couillard s’est montrée déterminée: « M’appuyant sur les propositions du Sénat et l’expertise de l’office français de la biodiversité, je conduirai dans les prochaines semaines une concertation avec les fédérations de chasse, les associations d’usagers de la nature et les élus locaux ou nationaux afin d’améliorer la pratique de la chasse et la sécurité des pratiquants et des promeneurs, riverains et chasseurs. »

Mon objectif est clair : je veux une sécurité maximale pour tous.

Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’Ecologie

Avant de poursuivre: « Et cela passera par un meilleur respect des règles, une information plus importante auprès des riverains et un meilleur partage de l’espace. Ces mesures se devront d’être opérationnelles, adaptées à la diversité de nos territoires et ne pénaliseront ni les chasseurs, ni les non-chasseurs. »

Une proposition à laquelle le président de la fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, a rétorqué en début de semaine sur France Inter  « Il est hors de question qu’on lâche le dimanche après-midi, on n’est pas des sous-hommes. »