Il y a un an, le gouvernement annonçait le premier confinement comme une solution de sortie de crise sanitaire.

On venait de trouver le masque utile et on en cherchait un peu partout où c’était possible d’en avoir. On s’était dit que ça ne durerait pas et puis on a vite compris qu’on n’en sortirait pas si facilement.

On s’est mis à repenser nos liens soudainement rompus,  en rêvant du monde d’après, on s’était même dit qu’on allait tout changer une fois sorti. Ce monde là comme les lits supplémentaires, à tellement les attendre, il ne sont jamais venus pourtant…

On a accepté beaucoup de choses, avec des protections disparates selon les catégories socio-professionnelles. On a réalisé que les plus utiles étaient les plus exposés au virus et puis on a continué en s’habituant à un triste théâtre politique, médiatique, divertissant les petits agneaux bien au chaud dans la bergerie.


On s’est installé autour du feu BFM pour noyer nos craintes, on a écouté les allocutions du 1er ministre, celles du Président ou d’autres, on a travaillé et c’est à peu près tout. On a arrêté de vivre, on s’est replié, confiné, distancié de nos libertés. Et on a continué, bernés par l’illusion d’entrevoir la solution miracle qui viendrait nous sauver. On a compris qu’elle ne viendrait pas alors on a décidé de vivre un peu malgré tout…

Localement, à Amiens, les besoins des uns et des autres ont poussé de nombreux acteurs à élaborer des initiatives solidaires. Pour renouer les liens, vaincre l’isolement ou tout simplement aider les autres, des associations comme Voisins Solidaires, le Marché Solidaire, L’Agoraé ou bien encore les Robin.nes de bennes avec leur frigo partagé ont œuvré chacun dans leur domaine pour tantôt combattre l’isolement, tantôt la précarité alimentaire.

Durant cette période, on a pris conscience de l’importance de notre extérieur qui se fait tant désirer. Cet environnement qu’on regarde de l’intérieur et qui soudain devient fragile et préoccupant. On plante des arbres pour se donner bonne conscience mais dans le fond on n’a pas vraiment envie de lâcher le SUV. On n’a pas encore réalisé que le monde dans lequel on vivait disparaissait et qu’on disparaitrait avec lui sans abandonner nos pratiques. Un an après on ne cherche toujours pas à les réinventer, on s’exclame toujours pour la hausse du prix d’un péage sur une rocade et on semble toujours vouloir tracer la route sans en changer la trajectoire.

Question d’époque.